« Beauté fatale », de Mona Chollet, un livre qui met en lumière le bain des injonctions que subissent les femmes concernant leur apparence, et les possibles enjeux cachés.
C’est la première fois que je publie une « critique » de livre, qui est plutôt une invitation à la lecture. En débutant ce bouquin, je ne me doutais pas de l’impact qu’il allait avoir sur moi, et moins encore que je déciderais de vous en parler et de vous le recommander.
Cet impact, ce n’est pas une révolution, mais plutôt un glissement vers une plus grande conscience de la contrainte esthétique que notre société fait peser sur « les femmes » et sur ses enjeux réels et cachés.
Personnellement, j’y ai gagné en lucidité et en liberté de choisir consciemment ce qui est juste pour moi. Ce livre semble suffisamment bien pensé et écrit que pour ne contenir aucune injonction implicite, et ça me semble un exploit digne d’être souligné !
Ce qui a déclenché mon désir d’écrire, c’est d’abord que j’ai renseigné ce livre à une patiente. Elle est en guerre contre une partie de son corps qu’elle juge et déteste, et elle en souffre suffisamment pour que nous en parlions. Outre un travail de fond et ma proposition d’accorder de la bienveillance à son corps, j’ai eu envie de lui suggérer cette lecture.
C’est, en second lieu, le dernier chapitre du livre, que j’ai trouvé brillant et explosif. Son titre : « Le soliloque du dominant. La féminité comme subordination. » Mona Chollet y déconstruit le lien abusif entre la domination patriarcale et l’injonction à la féminité. C’est explosif et diablement pertinent.
Cerise sur le gâteau, la plume est vivante et ancrée dans le présent. Je ne vous en dis pas plus et vous laisse découvrir par vous-même ! Une telle leçon à 10€ (format poche aux éditions « La découverte »), c’est un cadeau à ne pas laisser passer.