C’est en ces termes élogieux que Marie-Claire titre son article présentant l’école dans laquelle j’ai suivi une partie de ma formation à la Gestalt, l’EPG ou École Parisienne de Gestalt.
L’article est intéressant à plus d’un titre:
Il dresse un bref historique de l’EPG, définit la Gestalt et ses fondements, et évoque ses champs d’application, dont la psychothérapie et le travail en organisations (entreprises, asbl, institutions, …)
Le cursus de formation est succinctement explicité. Sont également évoqués le Certificat Européen de Psychothérapie, les fédérations reconnaissant l’institut et la rigueur du cadre éthique et déontologique.
J’ai éprouvé du plaisir à la lecture de cet article, qui m’a fait remonter le temps. J’ai dès lors eu envie de le partager avec vous. Vous en trouverez la version originale et extensive ICI !
Tout a commencé par un appel. Une femme à bout de souffle, en pleurs, en burn-out, qui sollicite mon aide. Elle est cofondatrice d’une jeune entreprise, avec son mari. Elle s’est récemment littéralement effondrée, n’est plus capable de travailler. Elle a très peur des conséquences de cet effondrement, tant sur son couple que sur l’entreprise. Elle se sent coupable, aussi. Elle s’appelle Céline. Son époux et collaborateur, c’est Louis.
Céline connaît le monde psy et elle sait auprès de qui chercher une aide individuelle pour se relever de son burn-out. Il faudrait aller vite et pourtant il est nécessaire de prendre le temps : se relever d’un burn-out nécessite de la patience et de la prudence.
La première phase de l’accompagnement consistera à prendre soin du couple. La seconde vise l’ensemble des relations familiales au sein de l’entreprise, dont la vie est étroitement corrélée à celle de la famille.
Le couple, la clé de voûte tant de la famille que de l’entreprise
Nous convenons rapidement d’un rendez-vous pour le couple, qui est la pierre angulaire de l’entreprise familiale.
Le couple souffre beaucoup de la situation, il a d’abord besoin de soutien. Il va aussi me permettre, par son récit ainsi que par une série de questions que je vais poser, de comprendre comment l’entreprise est composée et fonctionne, et d’en saisir les besoins. Le couple est le fondateur de l’ensemble du système qui est en souffrance. Prendre soin du couple, c’est d’abord offrir un espace de dialogue et de partage du vécu de chacun, face à cet effondrement de Céline. Relier le couple, mettre des mots sur le vécu subjectif et hautement émotionnel de chacun, et aussi des mots plus techniques, des mots de psy, pour permettre une meilleure compréhension de ce que vit Céline, tant par elle-même que par Louis. S’effondrer comme Céline l’a vécu, c’est très angoissant. Et être témoin de cet effondrement sans le comprendre ni pouvoir aider l’autre l’est également.
Dès que l’affolement consécutif au burn-out se calme, nous devons apporter des réponses concrètes aux problèmes qui en découlent. Cela signifie analyser les différents niveaux de fonctionnement du couple, afin de prendre des décisions opportunes pour palier à l’absence de Céline sur plusieurs fronts. Et là, il va s’agir d’être rapide et efficace, et de prioriser correctement.
Les solutions à apporter à différents niveaux
Céline et Louis ont une somme considérable de responsabilités, de rôles et de tâches. Nous avons dû les distinguer pour y apporter des réponses différenciées :
– Le couple conjugal, sur lequel tout repose et qui donne sens à ce qui a été construit durant toutes ces années : le projet de couple et de famille ainsi que le projet d’entreprise. Pour Louis, il me le confiera plus tard, l’impression dominante était qu’il allait tout perdre ou presque. Il ne savait où donner de la tête et ne voyait pas d’issue. Mais il était prêt à se battre et je crois qu’il a trouvé sa force dans l’amour qu’il porte à Céline, à leurs enfants et à ses enfants. Je me souviens encore de cet instant où j’ai dit que nous allions tout faire pour préserver et la famille et l’entreprise. Ce ne fût pas sans difficultés et nous n’avions aucune garantie mais nous avons réussi.
– La parentalité et ses responsabilités. C’est probablement sur ce point que les difficultés ont été les plus légères. Céline n’a rien lâché ou presque : impossible pour elle d’abandonner son rôle de maman. Même à genoux, elle tenait bon.
– Les fonctions décisionnelles et de pilotage de l’entreprise. Là aussi, le duo a été incroyable. Louis a dû prendre certaines décisions seul, mais je ne compte pas le nombre de sessions de travail durant lesquelles nous avons soutenu ce binôme professionnel pour qu’il continue de codiriger au mieux.
– Les fonctions opérationnelles de chacun. C’est peut-être là que le combat le plus rude a eu lieu. Il était très difficile à Céline de se concentrer sur une tâche malgré sa ténacité à vouloir le faire. Nous avons dû définir ce que Céline voulait et surtout pouvait encore prendre en charge. Et en conséquence, définir ce qui devait être délégué, et à qui. L’état de Céline évoluait mais nous devions nous assurer qu’elle se repose car par moments, elle avait tendance à vouloir assumer plus que son état le permettait.
– Les fonctions RH, en particulier ici le management des autres membres de la famille ayant des postes opérationnels. Nous développerons ce point crucial dans la seconde partie de l’article.
(Les signes distinctifs des personnes et situations qui ont inspiré cet article ont été modifiés.)
Suite à un choc comme celui vécu par les victimes des récentes inondations, diverses réactions peuvent se manifester chez les victimes directes et indirectes ainsi que les témoins ou intervenants de premières lignes.
Ces réactions sont normales ! Le psychisme humain s’adapte de différentes manières pour traverser le mieux possible ces événements traumatisants et leurs conséquences. Il a besoin de temps pour « digérer » les événements et traverser l’état de choc.
Ces réactions peuvent durer de quelques jours à plusieurs semaines, en fonction de chaque personne, de l’intensité de ce que chacun traverse et aussi en fonction d’éventuels anciens traumatismes déjà vécus. Elles s’atténuent progressivement.
Si les manifestations reprises dans la liste ci-dessous subsistent au-delà de 3 semaines ou si elles se déclenchent à postériori et persistent, il est conseillé de rester vigilants et de vérifier si ces réactions s’atténuent. Si tel n’est pas le cas, un accompagnement spécialisé est conseillé.
Une prise en charge rapide peut aider à éviter ces réactions, à les atténuer, ou les empêcher de s’installer. Plus la prise en charge est rapide, plus elle sera brève.
Si vous pouvez simplement parler de votre vécu à quelqu’un qui prend le temps de vous écouter, laisser sortir les émotions vives qui sont enfermées en vous suite au choc, faites-le ! Si votre récit s’accompagne de tremblements, c’est également normal : le corps se décharge du choc psychique. Si vous avez la possibilité de participer à un groupe de parole organisé spécialement suite à ces événements, allez-y. Ils pourront également être très aidant.
Voici une liste des manifestations auxquelles il est opportun de rester attentif dans les jours et semaines qui suivent le choc initial:
Troubles du sommeil : difficulté à trouver le sommeil, réveil en milieu de nuit ou trop tôt le matin, durée de sommeil insuffisant, cauchemars, etc.
Crises d’angoisse et de panique répétitives et dont l’intensité ne diminue pas.
Hypervigilance et anxiété : l’état d’alerte est permanent. La personne réagit violemment à tous les bruits soudains, qu’ils soient dangereux ou neutres, et sursaute sans cesse. La personne vit avec l’impression qu’un événement grave peut arriver à tout moment. Il lui est difficile ou impossible de se concentrer.
Sentiment de culpabilité : la personne se sent coupable d’être encore en vie, de n’avoir pas pu ou su réagir, sauver les autres, pu anticiper, … ce type de réaction est particulièrement fréquent suite à de grandes catastrophes collectives, comme c’est le cas actuellement.
Conduites d’évitement : Des efforts importants sont faits pour éviter toute conversation, pensée ou situation qui rappelle le problème. Souvent, on note aussi une fatigue considérable, du désintérêt pour les activités habituelles, des difficultés relationnelles, en famille ou au travail.
Repli sur soi : La personne s’isole, se replie, réagit agressivement et est irritable, à fleur de peau.
Phénomènes de répétition : les événements dramatiques sont constamment revécus sous forme de flash-back, ou encore la personne ne parvient pas à parler d’autre chose. Les scènes les plus traumatisantes sont revécues sous forme de cauchemars.
Réminiscence d’événements traumatisants anciens : la personne revit des événements antérieurs douloureux.
Troubles alimentaires : perte d’appétit ou au contraire, suralimentation.
Abus de substances : augmentation de la consommation de cigarettes, d’alcool, de drogues, de médicaments (anti-douleurs, anxiolytiques, …)
Une présentation très pertinente et simple, sous forme de questions-réponses, de ce qu’est la Gestalt-thérapie, de ses spécificités, ses fondements philosophiques, et le déroulé d’un travail thérapeutique avec un Gestalt-thérapeute. L’interlocutrice, Chantal Masquelier-Savatier, est une grande dame de la Gestalt. Ses propos sont très proches de ma propre philosophie de travail…
Une conférence de Frédéric Lenoir, philosophe et sociologue francophone, qui a lui-même un parcours thérapeutique riche et varié, dont en Gestalt-thérapie.
Dans cet exposé terriblement étoffé et pertinent, il tisse des liens entre la pensée philosophique et le bonheur (à ne pas confondre avec le plaisir), le parcours thérapeutique, la quête de soi et l’altruisme … en s’appuyant sur des exemples concrets, vécus par lui ou par d’autres.
Un article de présentation de mon travail de thérapie relationnelle avec les entreprises familiales en crise, publié sur psy.be, le site de référence de la psychothérapie en Belgique.